Après une bonne après-midi [PV Seth]

J’avais passé l’après-midi en compagnie de Coraline. Elle m’avait invité à l’aider à refaire la décoration chez elle. Je m’étais sentie flattée d’apprendre qu’elle voulait mon avis pour sa villa. Bon, je n’étais pas une pro de la décoration, mais j’aimais bien me servir de mes dix doigts pour bricoler. Enfin, ce n’était pas vraiment du bricolage car on avait surtout changé les meubles de place, fait une déco différente etc…
Pour l’occasion, j’avais mis un jean et un simple tee-shirt, légèrement moulant, et à mes pieds, une paire de converses blanches. Selon mon amie, on ne devait passer que deux petites heures à faire tout ça. Sauf que son estimation s’était révélée un peu (beaucoup fausse) car il était quand même plus de dix-neuf heures trente. Bon, je devais avouer qu’on avait fait que rigoler les trois quart du temps, mais bon est-ce que c’était notre faute si on ne sortait que des conneries plus grosses que nous ? Oui ? Bon, d’accord… Mais on avait quand même fait tout ce qui était prévu.

Quand je quittais la villa de Coraline, l’air s’était nettement rafraichit. C’est à ce moment là que je songeais qu’il aurait fallu que je prenne une veste en venant chez elle. J’aurais du me douter que ça allait être ainsi, mais bon, je n’y avais pas pensé. Ce que je pouvais être tête en l’air par moment ! Est-ce que ça se soignait ? Aucune idée… Il faudrait que j’aille voir.
Je fermais le portail derrière moi. N’étant pas venue en voiture, et bien je devais me faire le trajet à pied jusqu’à Miami City. Bon, ce n’était pas la première fois que j’allais faire ça. Mais là, comme il faisait frais et que je commençais déjà à avoir la chair de poule, et bien le trajet allait être plus long.
Je marchais tranquillement dans les rues, les bras croisés. Par moment, mes mains frottaient la peau nue de mes bras, histoire de me réchauffer un peu.

Quoi que je puissais faire, il n’y avait strictement rien qui me réchauffait un minimum. Je savais que j’en avais encore pour un petit moment à marcher jusqu’à chez moi.
Etant donné que la nuit commençait à tomber petit à petit, j’aurais pu me mettre à flipper d’être là, toute seule au beau milieu d’un quartier avec des gens louches qui pourraient me tomber dessus à la moindre occasion. Sauf qu’il n’y avait strictement personne. Donc, je n’avais pas de quoi être inquiète. Et puis jusqu’à présent, je m’en étais toujours très bien sorti. Mais comme qui dirait, il ne suffisait que d’une seule fois pour que tout change.
Je tâchais, néanmoins, d’éviter de penser à ce genre de chose. C’était toujours en pensant au pire que le pire arrivait. Je continuais d’avancer, regardant droit devant moi, essayant d’éviter de sursauter dès qu’un petit bruit se faisait entendre. Pour ça, il fallait avoir des nerfs d’acier. Et j’en avais… ou pas !

Je pensais être vraiment seule lorsque j’entendis des pas qui venaient dans ma direction. Ca ne servait à rien de paniquer. Tout le monde pouvait passer par-là. Après tout, dans la journée, Miami Beach était animée donc, pourquoi pas le soir ? N’importe qui pouvait passer par-là.
Je conservais une allure régulière, faisant comme si je ne craignais rien ni personne.
Cependant, au fur et à mesure que j’avançais et bien les pas se rapprochaient de moi. Ce qui était très logique. Par automatisme, je baissais la tête, persuadée que je passerais tout droit sans aucune barrière, mais mes projets furent contrecarrés par une voix masculine. Voix que je ne connaissais que trop bien.
Je relevais la tête pour voir Seth avec son éternel sourire sur les lèvres.

« Ah ? Où ça ? » répondis-je.

Il avait toujours les mots pour m’exaspérer. Je pensais qu’il le faisait exprès, mais étant donné qu’il continuait sans cesse de le faire, je commençais sérieusement à me poser des questions à son sujet.

Pourquoi avais-je demandé où était sa future femme ? Je savais pertinemment que c’était de moi qu’il parlait, mais ça me plaisait de jouer les ignorantes. Depuis le temps qu’il me courait après… Enfin… j’ignorais si les mots « courir après » étaient justes. Il pouvait très bien faire exprès de me séduire pour que je lui tombe dans les bras et pour ensuite mieux me jeter comme un déchet. C’était pour cette raison que je me refusais à lui. La déception était surement une des pires choses que Dame Nature avait crée.
Cependant, il y eut une chose que je n’avais pas prévue dans tout ça. C’était le baiser qu’il déposa sur ma joue. Bizarrement, je sentis un léger frisson me parcourir de la tête au pied. Je fis tout ce que je pouvais pour aborder un air neutre à tout ça alors que j’étais légèrement… troublée ? Ouais c’était le mot.
Pour faire comme à mon habitude et cacher mon trouble, je levais les yeux au ciel quand il déclara que j’étais celle qu’il avait désigné par les mots « future femme ».

« Bien sur que je sais que c’est dangereux ! C’est pour ça que je rentre chez moi. »

Et puis, ce que je faisais là ne le regardait pas. J’avais encore le droit d’aller voir ma meilleure amie, que ce soit à pieds, en voiture ou en vélo. Néanmoins… j’étais contente d’être tombée sur lui car j’avais la trouille, là, toute seule. Mais trop fière pour l’avouer !

En clair, je n’avais pas le choix concernant mon raccompagnement. Je croisais mes bras sur ma poitrine. Bah quoi ? Nelya un jour, Nelya toujours. Même si au fond, j’étais contente de ne plus me retrouver seule… Et bien il ne fallait pas qu’il pense qu’il avait gagné.

« Très bien, puisque je n’ai pas le choix. Mais ne crie pas victoire trop vite ! »

Certaines personnes pensaient qu’une fois qu’on avait accepté, c’était dans la poche jusqu’au bout. Alors que ce n’était pas du tout le cas. Il me raccompagnait simplement. Ca s’arrêtait là.
Etant donné qu’il fallait se mettre en chemin pour y aller, je pris la résolution de me remettre à marcher, rapidement suivit par Seth qui marchait à ma hauteur.

« Au fait, c’est bien beau de me demander ce que je fais ici, mais et toi ? Qu’est-ce que tu fais dehors à cette heure-ci ? »

Qu’est-ce que ça pouvait lui faire que je sois dehors ou pas ? Franchement, j’étais encore libre de mes mouvements, non ? Je lâchais un soupire d’exaspération. Devais-je vraiment lui répondre ? Je n’étais pas obligée ! Je ne lui appartenais pas, je n’étais pas en couple avec lui, ni rien de tout ça. Quant à savoir s’il se rendrait vraiment malade s’il m’arrivait quelque chose…

« Mais bien sur ! Tu trouverais quelqu’un d’autre à qui faire de belles déclarations et je ne serais plus qu’un bon vieux souvenir ! »

Ca me faisait un peu mal de dire ça. Mais je connaissais Seth et sa réputation. Pour cette raison, je ne me faisais aucune illusion. Si jamais il m’arriverait quelque chose, peut-être serait-il triste pendant un certain temps car il n’aurait plus sa chère Nelya qu’il pouvait embêter comme bon lui semblait. Mais il en trouverait une autre sur qui il jetterait son dévolu.

N’empêche qu’il était toujours exaspérant. Et me fit lâcher un autre soupire. Décidemment, je ne le comprendrais peut-être jamais. Je continuais de marcher, essayant de rester neutre à tout ça. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire ! Oui… Regarde droit devant toi Nelya ! Mais c’était plus facile à dire qu’à faire car lorsqu’il parla de ma jalousie, je tournais la tête vers lui.

« Moi ? Jalouse ? Même pas en rêve ! Tu fais ce que tu veux ! Et je ne suis pas ta femme, ni ta princesse ! »

J’avais du le répéter un bon nombre de fois depuis le temps. Mais il ne se décourageait jamais et continuait de m’appeler ainsi. Parfois je me demandais s’il jouait, ou bien s’il était sincère dans toutes ses paroles. Je n’en savais rien. Il s’amusait, ça se voyait comme le nez au beau milieu de la figure. Mais pouvais-je lui en vouloir pour ça ? Un peu quand même parce que j’avais l’impression d’être la bonne poire de service.
Nous continuions à marcher. Je regardais droit devant moi. Essayant un minimum de rester neutre, comme toujours. Cependant il y avait une question qui me dévorait l’esprit et qui me brûlait la langue. Je ralentis légèrement le pas et levais la tête vers Seth, qui était beaucoup plus grand que moi.

« Pourquoi moi ? » demandais-je. « Je veux dire… Il y a tellement de filles dans le coin et c’est sur moi que ça tombe. Pourquoi ? »

Je ne me faisais aucune illusion concernant Seth. Même s’il me disait qu’il ne pourrait pas m’oublier en un claquement de doigts. Bon, jusque là, je voulais bien le croire parce que même si je ne lui servais qu’à s’amuser, j’étais quand même une personne à part entière et donc par conséquent, on ne m’oublierait pas aussi facilement, mais bon… Ca passerait quand même, non ?

« Ouais, en clair, se serait juste de la culpabilité. »

Pourquoi est-ce que je m’évertuais à chercher la petite bête ? Je n’en savais rien. C’était plus fort que moi pour l’instant. C’était comme parler de mon éventuelle jalousie. Je pouvais être sur le point de mourir que je n’avouerais pas être jalouse des filles qui tournaient autour de Seth. Entêtée était mon deuxième prénom. Ca pourrait me porter à préjudice un jour. Peut-être qu’il prenait plaisir pour l’instant à m’embêter, mais un jour, il s’en lasserait et me laisserait carrément tomber et qui serait stupide dans cette histoire ? Moi ! parce que ça me manquerait, parce que je m’en voudrais d’avoir été aussi méchante etc…

« Et pourquoi tu serais jaloux ? Rien ne me lie à toi. Je ne suis même pas ta petite amie ! »

Pourquoi est-ce que je disais ça moi ? Tsss, trop de pourquoi tuaient le pourquoi, ce n’était pas humain ! Et puis, est-ce que j’avais vraiment envie que Seth m’annonce qu’il voulait qu’on soit ensemble ? Au fond, ouais, j’en crevais d’envie. Mais beaucoup trop fière pour le dire et pour l’avouer à voix haute. Alors je gardais ça pour moi, au fin fond de mon petit cœur de jeune femme de 19 ans.
Par contre, j’étais réellement curieuse de savoir pourquoi est-ce que c’était moi sa « victime » préférée. Je regardais son beau visage. L’espace d’un instant, mes yeux se posèrent sur ses lèvres qui m’attiraient comme un aiment attirait le métal. Je déviais rapidement mes yeux et les posais sur autre chose. N’importe quoi.
Je hochais la tête lorsqu’il supposa que je voulais la vérité. Par automatisme, je m’arrêtais en même temps que lui lorsqu’il s’arrêta. Je levais les yeux vers lui. J’aurais pu me plonger dans ses prunelles si mon cerveau ne partait pas dans un code rouge incessant.
Une fois que j’eus ma réponse, je gardais le silence. Bizarrement, avant d’apprendre ça, j’avais eu l’impression qu’on avait fait un pas en avant et après… Et bien trois pas en arrière. C’était déconcertant.

« En clair, le jour où je ne résisterais plus, tu trouveras quelqu’un d’autre. Je vois… »

Au moins, ça avait le mérite d’être clair ! Mais une intonation de déception s’était fait entendre dans ma voix. Pourquoi est-ce que je n’arrivais pas à mieux me maitriser que ça ?

Etrangement, je sentis une certaine sincérité dans sa voix lorsqu’il répliqua au tac au tac qu’il se sentirait réellement coupable s’il m’arrivait quelque chose. D’ailleurs, cette soudaine sincérité me troubla plus que nécessaire. Je ne savais vraiment pas quoi lui répondre. En plus de ça, il ne nia pas le fait qu’il se sentirait coupable, mais il ajouta ce petit plus qui fit que je pris la décision de ne pas répondre. Tout du moins de ne pas chercher le petit truc qui ferait barrière à tout ça.

« Si tu le dis… »

Je ne terminais pas ma phrase. En temps normal, je répondais : « Si tu le dis, c’est que ça doit être vrai. » Mais je choisis de me taire sur cette deuxième partie de phrase.
D’un seul coup, je me sentis vraiment méchante en lui balançant que je n’étais pas sa petite amie. Enfin, c’était vrai, je ne l’étais pas. Mais il fallait avoir l’art et la manière de dire les choses. Or là, il était clair que je ne les avais pas du tout eus. Je les avais mis brusquement de côté, espérant pouvoir ainsi ne pas en avoir recourt. Par moment, j’étais un véritable complexe humain. Cependant, Seth s’accrochait à dire que j’étais sa femme et non pas sa petite amie.

Une étrange malaise s’installa entre nous deux. Ce malaise, j’avais l’impression que je pouvais le toucher du bout de doigts tellement il était présent. Je pouvais lire la gène sur le visage de Seth. Pouvait-on la lire sur le mien ? C’était fort probable. Et comme je n’avais pas de miroir pour voir ça… Et bien je me contentais de ne pas y penser.
Honnêtement, je ne savais plus quoi penser de tout ça. Moi qui avait fièrement dressé toutes ces barrières, je commençais à me demander s’il ne fallait pas que je les brise, juste pour voir si le jeu en valait la chandelle… D’ailleurs, Seth m’assura que si je venais à céder, il ne passerait pas à autre chose. Pourtant, ce n’était pas l’impression que j’avais eu. Dans ma petite tête, je m’étais toujours dit que tout ça finirait si je cédais. Et si je cédais, et bien je me ferais avoir comme la pire des idiotes. Autant dire que je tombais de haut. Très haut même. La chute serait-elle douloureuse ? J’espérais que non.

Cela faisait un petit bout de temps que j’étais silencieuse. Qu’est-ce qui m’avait poussé à ce mutisme ? Sans aucun doute toutes ces révélations. En fait, je venais de me rendre compte que Seth et moi n’avions jamais eu de réelle conversation. Ca c’était toujours résumé à des phrases qui nous faisaient enrager l’un comme l’autre. Avions-nous été stupides à ce point ? Il fallait croire que oui. Enfin, j’ignorais si Seth pensait comme moi. En tout cas, moi je me sentais stupide.
Je me reconnectais à la réalité lorsque je sentis sa main sur ma joue. Je luttais, encore et toujours, contre l’envie de fermer les yeux et de m’abandonner à cette simple caresse. Néanmoins, s’il y avait une seule chose que je ne pouvais pas contrôler, c’était les frissons qui parcouraient l’ensemble de mon être.

Une voix en moi m’ordonnait d’agir, de faire quelque chose. Moi, je voulais bien, mais… quoi ? C’était là toute la question. Que devais-je faire ? Ce qui me servait de cerveau refusait de me donner la réponse.
Finalement, je choisis d’écouter l’espèce de petite voix caractéristique de ma folie. Je posais ma main sur la sienne qui caressait toujours ma joue. Lentement, je lui retirais cette main, la gardant dans la mienne. Je me mordillais la lèvre inférieure puis je fis un pas. Le pas qui nous séparait. Je lâchais la main de Seth et passais mes bras dans son dos, me collant contre lui.

Pourquoi avais-je agi de cette façon ? Je n’en savais rien. Une voix à l’intérieur de moi m’avait ordonné d’agir de cette façon et je l’avais écoutée, tout simplement. Il ne fallait pas chercher trop longtemps car ça ne servait strictement à rien.
Grâce à ma proximité avec Seth, je pus sentir son odeur. Je l’avais déjà sentie auparavant, mais là, ça n’avait jamais été aussi fort. Peut-être aussi parce que je ne pouvais pas être plus proche de lui et de son odeur. Odeur qui me rendait folle, soit dit-en passant. Comment avais-je fait pour résister aussi longtemps ? J’étais vraiment bornée quand je m’y mettais. En tout cas, maintenant que j’avais abaissé cette barrière que je m’étais si durement bâtie, j’étais tout simplement incapable de la dresser à nouveau.

Une fois que j’eus terminé de m’imprégner de son odeur, je levais la tête vers lui. Mes yeux se posèrent sur son visage. N’était pas très grande, il avait une bonne tête de plus que moi, et pourtant, je n’avais pas l’impression de lever beaucoup la tête. Peut-être était-ce parce que j’avais une sensation de planer.
J’observais chacun de ses traits, comme si je les voyais pour la première fois. De près, j’avais une idée beaucoup plus précise de ses traits. Je devais donner une impression bizarre à le fixer de cette façon. Mais mes prunelles vertes n’arrivaient pas à s’en empêcher.
J’adorais ses mains posées sur mes hanches. Il y avait tellement longtemps que je voulais sentir son contact sur moi. Dire que je ne m’en rendais compte que maintenant… Seth devait me trouver stupide.

Mes yeux se posèrent une fois sur ses lèvres. Je résistais à l’envie de les embrasser. Cependant, une de mes mains se décolla de son dos et mes doigts vinrent caresser la peau de ses lèvres. Elles étaient douces. Beaucoup plus douces que ce à quoi je m’attendais.
Un frisson me parcourut le long de mon échine. Cette fois-ci, c’était un frisson de froid. La nuit était tombée depuis quelques minutes déjà et j’étais toujours en tee-shirt. Par conséquent, j’avais froid. Mais ça ne faisait rien. Je survivrais, même si la chair de poule était facilement remarquable.

[HJ : Désolé, j'ai été pris par les cours :s]

Je plongeais mon regard dans le sien en lui caressant la joue. J'avais passé mon temps à l'enrager, lui dire qu'elle était ma femme pour la voir soupirer et me repousser. Jamais, je n'avais vraiment cru qu'un jour je pourrais lui caresser la joue. Le plaisir n'en était que meilleur. J'avais tellement attendu. Je me mordis la lèvre inférieur en la regardant. C'est dans mes bras que je pris conscience qu'elle était plus petite que moi. J'adorais cette sensation, j'avais soudain l'envie de la protéger, la serrer contre moi. Nelya me repoussait chaque jour mais en quelques minutes, elle s'était totalement laissée faire. Je dois avouer que j'étais un sceptique, peut être qu'elle se jouait de moi. Mais je me repris, ce n'était pas son genre. Nelya était une femme franche.
C'était comme si Nelya me regardait enfin pour la première fois. Elle me fixait mais je ne faisais pas mieux. Je n'arrivais pas à détacher mon regard de son visage. Je me noyais dans ses yeux verts, ses lèvres... Je savourais le plaisir de l'avoir dans mes bras. Je résistais à l'envie de l'embrassais, je voulais en profitais au maximum.
Nelya retira une de ses mains qui étaient dans mon dos et se mit à caresser du bout des doigts mes lèvres. Je la laissa faire en fermant les yeux. Je frissonnais. J'adorais cette caresse aussi infime soit elle. Je sentis alors que Nelya frissonnait. J'ouvris les yeux et vit qu'elle en avait la chair de poule. Je me décala d'elle, retira ma veste et lui déposa sur ses épaules. J'étais un Don Juan mais je n'en restais pas moins un gentleman.

J’avais froid et je ne pouvais malheureusement pas le nier. Je ne pouvais pas faire semblant que ce n’était rien étant donné que ma peau le disait pour moi. Et Seth ne m’aurait pas cru, je le savais à l’avance. Cependant, je ne pus qu’être encore plus captivée par lui lorsqu’il ferma les yeux pendant que je caressais ses lèvres du bout des doigts. Mon dieu, ce qu’il pouvait être magnifique. Comment pouvait-on être aussi beau ? Ses parents ont du avoir la recette magique lors de sa conception, ce n’était pas possible autrement. Mais je n’allais pas m’en plaindre. Après tout, j’avais eu l’un des garçons les plus populaires qui me courraient après. Cependant, cette peur que ça prenne fin juste parce que j’agissais de cette façon… Et bien elle était toujours présente.

Un nouveau frisson me parcourut. Je levais les yeux au ciel. Seth s’en était rendu compte cette fois-ci car il rouvrit aussi sec les yeux et me détailla. Je dus le lâcher car il recula. Je pensais qu’il allait dire quelque chose. N’importe quoi. Un truc du genre que j’étais qu’une inconsciente et que j’aurais du prévoir mon coup en emmenant une veste. Mais non, rien. A la place de quoi, je le regardais bêtement retirer sa veste et la poser sur mes épaules. Cette fois-ci, son odeur était encore plus forte. Mon dieu, j’allais devenir folle avec toute cette attraction qu’il exerçait sur moi. Si je finissais enfermée à l’asile, il ne faudrait pas chercher pourquoi.
Je serrais la veste contre moi. Il n’y avait pas à dire, j’avais beaucoup plus chaud.

« Merci » fis-je.

Ca faisait pas mal de minutes maintenant, que ni lui, ni moi, n’avions dit quelque chose. Et puis, c’était normal que je le remercie. Je n’allais pas me la jouer perso sur ce coup là.

« Mais et toi ? »

Et oui, moi, Nelya Jones, j’étais toujours obligée de penser aux autres avant moi. Surtout que c’était sa veste et pas la mienne.

Je ne pus m’empêcher de lever les yeux au ciel lorsqu’il m’appela encore une fois « ma femme ». C’était plus fort que moi, mais aussi parce que… Bah parce que je ne l’étais pas. Nous n’étions même pas ensemble et… et nous ne nous étions même pas embrassés après tout ça. Enfin bref, c’était comme si rien n’avait changé. Mis à part ce qu’il s’était passé quelques instants plus tôt et le fait que j’avais sa veste sur mes épaules.

« Continue comme ça, et je vais rentrer chez moi, seule et sans ta veste ! »

Quitte à attraper la mort, oui ! Le pire dans tout ça, c’était que j’ignorais comment je devais considérer Seth maintenant. Etait-ce toujours le type lourd qui me suivait partout et qui faisait tout pour m’exaspérer au point que je lui envois des répliques cinglantes à la figure ? Ou bien notre relation avait-elle évolué ? Je ne saurais dire. J’attendais de savoir ce qu’il pensait réellement de tout ça. Ce serait son point de vue qui m’aiderait à établir le mien.
Mais je ne pouvais pas m’empêcher de m’inquiéter pour lui et de lui demander ce qu’il en devenait de lui maintenant qu’il n’avait plus sa veste sur le dos. Bien évidemment, j’aurais du m’attendre à ce qu’il me réponde de ne pas m’inquiéter. Sauf que c’était beaucoup plus facile à dire qu’à faire !

« Menteur » répliquais-je.

Qui n’aurait pas froid dans un moment pareil ? Personne ! A ma connaissance, Seth était un homme normalement constitué. Il ne craignait pas encore le froid comme tous ces supers héros des séries TV.
Je lâchais un soupire avant de relever les yeux vers lui.

« Très bien, je me résous à garder ta veste jusqu’à chez moi à condition que tu me laisses t’offrir un café ou un truc chaud, ce que tu voudras. »

Bah oui, je ne pouvais pas m’empêcher de faire ça. C’était le moins que je puisse faire, tout de même, non ? Il sacrifiait sa propre santé pour la mienne. Je ne pouvais pas vraiment jouer les radines et le renvoyer chez lui une fois arrivé sur le pas de ma porte.
Enfin bon, tout ça pour dire que nous reprîmes notre route en direction de mon appartement qui n’était plus si loin maintenant .

La réaction de Seth était directe. A peine avais-je osé dire que s’il continuait à m’appeler de cette façon, j’allais rentrer seule et avec mon simple tee-shirt sur le dos, qu’il avait répliqué qu’il ne fallait pas que je le fasse. Et beh… Au moins, c’était clair, net et précis. Franchement, s’en voudrait-il réellement si j’attrapais un rhume ? Je le regardais attentivement. La conclusion qui me venait à l’esprit, c’était que… oui, il s’en voudrait. Pourtant, un rhume, ce n’était pas la mort. C’était juste histoire de quelques jours et après… bah la forme quoi !
Enfin bon, de toute façon, maintenant, je n’avais plus le choix : Seth allait me raccompagner chez moi.

Ce qui me rassura, c’était qu’il n’essaya pas de nier qu’il était un menteur en disant qu’il n’avait pas froid. Bien au contraire, il se contenta de sourire. Preuve même que je l’avais percé à jour et qu’il avait aussi froid que moi. Quoi qu’avoir un pull, c’était tout de même une protection contre un tee-shirt. Mais bon, pour quelques bouts de tissus en plus, nous n’allions pas chipoter.
Après lui avoir gentiment proposé un truc chaud une fois arriver chez moi, j’étais prête à me remettre en marche. D’ailleurs, je m’apprêtais à faire le premier pas, mais Seth m’attrapa de nouveau contre lui. Avant que je ne comprenne quoi que ce soit, je me retrouvais avec sa bouche collée contre la mienne. Une espèce de libération m’envahit. Par automatisme, mes yeux se fermèrent, savourant ce baiser. Au fond de moi, je me disais que je l’avais trop attendu pour le repousser. Je lui rendis tranquillement son baiser. Cette fois-ci, j’avais réellement l’impression de flotter dans un autre monde sans aucune apesanteur.

Durant le temps qu’avait duré notre baiser, un épais brouillard avait envahit mon cerveau. Il était clair qu’il ne fallait pas me demander quoi que ce soit, parce que j’en aurais été incapable.
Comme toute bonne chose avait une fin, je laissais Seth mettre fin au baiser. Mais ce fut de façon très lente. Mon esprit reprenait petit à petit son état normal.
Un grand sourire vint se dessiner sur mes lèvres. Il ne fallait pas chercher à comprendre pourquoi. J’opinais tranquillement du chef lorsque Seth me répondit qu’il acceptait ma proposition. Dieu du ciel, n’étais-je donc plus capable de répondre quoi que ce soit ? Bon sang, Nelya, on ne t’a pas arraché la langue !

« D’accord. »

Wouhou ! Alfa Tango à Nelya Bravo, à vous ! … [BIP on a perdu Nelya]

Je me reconnectais doucement et lentement à la réalité. Il fallait avouer aussi que mon cerveau avait fait un magnifique blocage. Pourquoi ? Je l’ignorais. Honnêtement, il n’y avait pas de quoi se mettre dans tous ses états, si ? Allons bon, Nelya, ce n’était qu’un baiser ! Un magnifique baiser, certes, mais un baiser quand même !
Mon cerveau termina de se reconnecter à la réalité lorsque Seth me demanda si on n’y allait. Je regardais légèrement autour de moi.

« Euh… Oui, oui, on y va » répondis-je.

Oui, oui, car nous n’avions pas beaucoup bougé depuis le début. Et puis, j’avais envie de rentrer chez moi. Ma journée avec Coraline avait été génial, mais… Je voulais rentrer chez moi, c’était tout. Et puis, on ne pouvait pas dire que la journée se terminait mal car j’étais plutôt… euphorique. Et encore, ce n’était pas le mot juste.
Nous reprîmes notre chemin en direction de mon appartement. Bizarrement, je me sentais le cœur léger. J’avais l’impression de marcher sur un nuage. Sur quelque chose de moue… Alors que c’était bien du béton qui se trouvait sous mes pieds. Enfin bref, passons.

Lorsque nous arrivâmes en bas de mon immeuble, je me sentais soulagé et bien contente d’être enfin arrivée car j’allais pouvoir me réchauffer convenablement. Je sortis mes clés de la poche de mon jean et ouvris la porte du hall. Je laissais passer Seth en premier avant de passer et de refermer la porte derrière moi. Le gardien de l’immeuble détestait qu’on laisse les portes ouvertes. Surtout parce que ça retirait la chaleur de l’établissement.
J’appelais l’ascenseur et lorsqu’il fut là et que les portes furent ouvertes, nous grimpâmes dedans puis j’appuyais sur le numéro de mon étage.

Dans l’ascenseur, le silence régnait. Nous avions l’air de deux gamins pleins de complexe qui découvraient pour la première fois les choses de la vie. Ce n’était pas comme si nous embrassions quelqu’un pour la première fois. Enfin bon, le trajet dans l’ascenseur n’était pas très long. Fort heureusement, j’habitais au troisième. Mais je devais bien avouer que le silence était vraiment… pesant.

Lorsque les portes s’ouvrirent, je passais en première et me dirigeais vers la porte de chez moi. J’incérais la clé puis déverrouillais la serrure. Je m’effaçais du passage et laissais Seth entrer. Je le suivis de près et fermais la porte.

« Bienvenue dans mon chez moi. Et tu peux faire comme chez toi. »

Ce n’était pas très grand, étant donné que je n’avais pas vraiment les moyens de me payer un truc très grand. Mais au moins, j’avais un salon, une cuisine, une salle de bain et une chambre. Les trucs basiques quoi ! Je n’en demandais pas vraiment plus. Et puis, mon propriétaire m’avait autorisé à tout décorer à ma façon, qu’il n’y verrait aucun inconvénient. Ce qui était plutôt cool parce qu’il n’y avait pas beaucoup de proprio qui acceptait qu’on change tout dans un appartement.

Je retirais la veste de Seth que je déposais sur le porte-manteau près de la porte d’entrée. Le chauffage avait été mis en route pour le soir. Ce qui n’était pas plus mal parce que j’étais une frileuse. J’aimais avoir chaud. Cependant, même le chauffage n’arrivait pas à me réchauffer réellement, malgré la chaleur de l’appartement. Fort heureusement, je trouvais un de mes sweat-shirts dans le salon. Je l’attrapais avant de l’enfiler. J’avais l’impression de revivre.

« Je t’ai promis un truc chaud alors… Tu veux quoi ? » demandais-je en me tournant vers lui.

Ca me faisait bizarre de parler de choses aussi futile. Après tout ce qui s’était passé, c’était les premières vraies paroles qu’on s’échangeait. Enfin bon, il y avait un début à tout, non ? Et puis, je ne voyais pas trop quoi on pourrait parler d’autre.

J’opinais du chef lorsqu’il réclama un café. Au moins, c’était un truc que je ne loupais que très rarement. En même temps, je travaillais dans un café donc c’était normal que je sache en préparer un et que j’évite de les rater. Enfin bon, je me dirigeais vers la cuisine sans plus attendre, ne pouvant que sourire lorsque Seth ajouta le surnom qu’il m’avait donné à la fin de sa phrase. Il fallait bien que je m’y fasse, non ?
Lorsqu’il complimenta mon appartement, je me tournais vers lui, une tasse à la main que je venais de sortir du placard.

« Merci. Je suis sure que chez toi c’est sympa aussi. »

A vrai dire, je n’avais jamais mis les pieds chez lui, donc je ne pouvais pas savoir. Mais avec quelqu’un comme lui, c’était obligé que son appartement soit un minimum bien décoré.

« Assied-toi » fis-je en désignant unes des chaises présentes autour de la petite table.

Pour ma part, je nous préparais un café. Rien qu’à l’idée d’en préparer un, j’en avais eu envie, moi aussi. Heureusement que ces envies là ne me prenaient pas pendant mon service parce que sinon, je n’avais pas fini d’en boire. Je mis la machine en route après avoir préparer le tout.
Lorsque ce fut chose faite, je pris les tasses en main en posais une en face de Seth. Je posais ma tasse à la place juste en face de lui avant d'aller chercher la boite à sucre et des cuillères que je posais sur la table. Je pris place sur la chaise juste en face du jeune homme. Mes mains vinrent entourer la tasse chaude. Ca faisait du bien de sentir un peu de chaleur brulante.

« Si tu veux du sucre, sert toi »

Etant donné que je lui avais donné l'autorisation de faire comme chez lui, je le laissais se servir tout seul.